Les
conséquences de l’absence du père chez l’enfant mâle
De la nécessité de la présence
paternelle, notamment dans la construction psychologique de l’enfant mâle
«(…) LE PERE ET LE FILS
Les pères n’imitent pas les mères dans leur prise en charge de l’enfant.
Ils sont différents, ils sont hommes et pères.
L’amour du père se différencie de l’amour de la mère dans ce qu’il est
souvent conditionnel, ce sont les réalisations de l’enfant qu’il va encourager
: " Si tu fais ça tu auras ça ! " Cette présence du conditionnel est
cruciale car elle œuvre dans le développement de la personnalité, du goût de se
dépasser, du respect de la hiérarchie. Mais elle doit être accompagnée
d’attention et d’affection sincère.
Le père ne
doit pas être lâchement caché derrière sa femme pour imposer ses opinions ou
ses décisions.
En assumant
ses propres imperfections le père ouvre à l’enfant un monde réel où l’on
n’attend pas forcément de lui la perfection, de la compétition, de l’émulation,
mais surtout ce qui a trait à l’écoute, à la tendresse, à la spontanéité.
C’est au cours des deux premières années de leur existence que les
garçons ont absolument besoin de leur père.
Chez les
enfants n’ayant pas eu la présence du père durant ce temps on relève parfois
les mêmes développements atypiques que chez les orphelins placés en foyer
d’accueil ou chez les fils de famille monoparentale élevés en vase clos et
manquant de substituts paternels.
Chez certains fils sans père on peut retrouver une déficience sur le
plan social, sexuel, moral ou cognitif.
La présence corporelle du père auprès du fils lui donne la possibilité d’aimer d’abord sa mère et plus tard de désirer la femme plutôt que de la redouter ou de la mépriser.
La présence corporelle du père auprès du fils lui donne la possibilité d’aimer d’abord sa mère et plus tard de désirer la femme plutôt que de la redouter ou de la mépriser.
Tenu par son
apparence sexuée, le rôle qui lui sera attribué, la façon dont les parents vont
l’élever en fonction de son identité sexuelle, tout cela contribuera à lui
donner sa propre place, ses propres repères. Très vite l’enfant imite pour
s’adapter, il reproduit d’abord avant de se détacher plus ou moins de ce qui
l’entrave dans son autonomie. (…)
Si le père est
absent de corps ou bien d’autorité, il n’y a pas de transfert d’identification
de la mère au père. L’absence du père signifie automatiquement une influence
accrue de la mère, du féminin, chargée d’une responsabilité trop lourde et
déséquilibrée dans ses rapports éducatifs et affectifs avec le petit garçon.
Dans leur
identité sexuelle certains fils sont fragilisés par le silence, l’indifférence,
l’absence des pères. Loin de leur odeur, de leurs gestes affectueux ils sont
coupés de l’accès au corps du père par celui de la mère et vont grandir dans
cet état de fait entrainant des perturbations avec leurs propres corps. Ou bien
encore, à regarder vivre leurs pères, humiliés, malheureux, silencieux ou
sévères, taciturnes ou violents, dans leur esprit les pères ne peuvent se
laisser aller à toucher, cajoler, humer, sentir, rire, pleurer. Pour eux cela
ne se passe que du côté de la mère, les hommes ne s’accordent pas ce genre de
faiblesse. Il pourra s’ensuivre chez le petit garçon puis chez le jeune adulte
une répression de toute sa propre sensualité et de toute sa corporalité.
La première conséquence de l’abandon des fils aux soins exclusifs de la
mère est la peur des femmes.
Les fils ont
peur d’être engouffrés, perdus, anéantis dans l’amour maternel trop étouffant.
La femme n’est pas leur univers. Ils ont tout d’abord la peur inconsciente d’en
devenir une, de devenir une femme, qu’on les prenne pour une femme ! Ensuite,
ces fils devenus hommes pourront ressentir une peur pour le corps de la femme
et leur propre corps.
Sans la
présence, les ressentis et les conversations masculines simples et affectueuses
d’un père, l’adolescent qui voudra s’abandonner à sa sensualité pourra se sentir
très vite culpabilisé. Dans ses relations affectives et amoureuses il apprendra
surtout à se dominer, à se réprimer. Devenu adulte il pourrait ne se concentrer
que sur son seul plaisir génital, ne laissant pas la jouissance ni les jeux
amoureux déborder des zones érogènes dont il a coutume de se contenter, il ne
voudra pas se comporter comme une femme qui s’abandonne, ou avoir l’air d’une
femme aux yeux de sa partenaire. Il ne s’abandonnera qu’aux plaisirs permettant
aux hommes de se montrer sensuels sans se sentir jugés : l’amour du vin, celui
de la bonne chère ( chair ? )
Le désir d’amour du fils en mal de père absent, indifférent ou humilié,
ou nié par la mère, peut se manifester dans :
– Les tentatives de suicide
– Les fugues
– Les troubles psychosomatiques
– les paroles culpabilisantes, les manipulations perverses.
– Les tentatives de suicide
– Les fugues
– Les troubles psychosomatiques
– les paroles culpabilisantes, les manipulations perverses.
Plus les
manques se feront sentir à cause de l’absence du père et plus ces manques
seront compensés par une idéalisation inconsciente. Par ex : le fils idéalisera
le père, ou le recherchera dans un autre homme en lui donnant la figure d’un
père idéal. Il sera hésitant dans ses désirs, ses décisions, il aura une
mauvaise évaluation de ses semblables et se retrouvera souvent trahi par ceux
qu’il croyait être de bons pères de remplacement.
A l’adolescence il pourra présenter une confusion par rapport à
l’identification sexuelle avec une féminisation du comportement.
– Estime de soi défaillante
– Agressivité refoulée d’où difficulté d’affirmation, d’ambition, et de curiosité exploratoire
– Blocages en ce qui concerne la sexualité
– Problèmes d’apprentissage
– Difficultés à assumer des valeurs morales, à prendre des responsabilités, à intégrer le sens du devoir et les obligations envers autrui
– Difficulté à assumer ou accepter l’autorité
– Estime de soi défaillante
– Agressivité refoulée d’où difficulté d’affirmation, d’ambition, et de curiosité exploratoire
– Blocages en ce qui concerne la sexualité
– Problèmes d’apprentissage
– Difficultés à assumer des valeurs morales, à prendre des responsabilités, à intégrer le sens du devoir et les obligations envers autrui
– Difficulté à assumer ou accepter l’autorité
L’absence ou le silence du père ne favorise pas le contact et la
maitrise de l’agressivité naturelle du garçon, mais l’incite plutôt à mépriser
ce qui est masculin en lui. Et ce sont justement ces valeurs masculines, dont
il est en quelque sorte privé, " castré " par la mère, qui finissent
par l’entrainer vers une misère intérieure.
Seul avec sa mère, loin de la parole et de la loi symbolique du père, le manque de structure interne peut entrainer le fils dans une certaine mollesse, une absence de rigueur et des complications dans l’organisation de sa vie.
Seul avec sa mère, loin de la parole et de la loi symbolique du père, le manque de structure interne peut entrainer le fils dans une certaine mollesse, une absence de rigueur et des complications dans l’organisation de sa vie.
Certains adolescents peuvent développer des troubles psychologiques, de
la délinquance, de l’alcoolisme, le tout baignant dans une révolte sans fin
contre la société jugée patriarcale.
Les fils sans
pères restent sans corps du masculin.
La présence du père permet au fils l’accès à l’agressivité naturelle et
primitive de son sexe, sinon il subit les interdictions de la mère qui tolère
mal les manifestations naturelles de la sauvagerie instinctive. Elle veut que
son fils reste poli, réservé, et lui interdit les apanages de la masculinité,
par voie de conséquence si le fils ne se réfugie pas dans la pathologie, il
pourrait alors devenir hostile à sa mère, puis à la femme.
C’est la
répression de l’énergie qui pousse à la violence. Et cette violence est là pour
cacher l’impuissance, le désespoir qui s’empare du fils, du garçon, de l’homme
tout entier, et le soumet à sa force irrationnelle et instinctive. Le Moi n’a
pu contenir ces forces intérieures et l’homme passe à l’action pour se libérer
de cette insoutenable tension.
Un petit garçon, un adolescent ou un homme, ne se sent pas véritablement
du côté du masculin tant qu’il n’a pas touché à son énergie brute, au plaisir
de se battre et celui de se défendre. Cette expérience lui donne une sécurité
interne et cette ressource fondamentale fondée sur le fait qu’une agressivité
bien canalisée peut l’aider à se sortir de toutes les situations.
Tant qu’un
homme ne sait pas qu’il peut utiliser autre chose que la douceur ou la violence
aveugle pour se défendre, il ne sait pas être pleinement en relation avec
lui-même. Et par voie de conséquence il ne sait pas qu’il peut être pleinement
lui-même avec la femme.»
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